Raymond Rougeau : toujours aussi populaire en Europe
par Élise Giguère
Même s’il a accroché ses bottines de lutteur il y a plusieurs années, Raymond Rougeau continue d’être une figure populaire dans le monde de la lutte. Un voyage éclair en Europe pour un festival de fans lui en a donné la preuve.
Raymond Rougeau était l’un des invités du Fanfestival de Maizières-les-Metz en France, qui se déroulait le samedi 12 juin. Il a pris un vol Montréal-Paris le jeudi soir, puis Paris-Luxembourg, avant de se rendre à Maizières-les-Metz en voiture. Dimanche soir, il était de retour chez lui à Rawdon.
Une sorte de clin d’œil à son passé de lutteur dans la WWF, du temps où il passait 25 jours par mois dans des avions. De février 1986 à novembre 1989, il a parcouru le monde: Australie, Belgique, France, Suisse, Italie, Angleterre, Japon, Puerto Rico… «Je volais 300 000 milles par ans», se rappelle-t-il.
Au Fanfestival, il a signé des autographes et répondu aux questions des adeptes de «catch», comme disent les Français. Là-bas il a eu droit à plusieurs témoignages qui sont venus le toucher : «Je suis un fan de catch grâce à vous!» «J’ai grandi avec vos commentaires et vos descriptions», lui ont témoigné les fans, venant même lui présenter leurs enfants. Des lutteurs lui ont aussi dit avoir fait carrière grâce à lui.
Raymond Rougeau a été étonné de cette réaction des fans. Il savait qu’il était connu en Europe, notamment pour avoir lutté à Bercy au Palais des sports avec son frère Jacques lors d’un match à guichets fermés. Et après avoir pris sa retraite du ring en novembre 1989, il a été commentateur jusqu’en février 2002. Il était alors diffusé en France, en Belgique, en Suisse et même en Côte d’Ivoire.
«Pendant 13 ans, les gens m’ont écouté à la télé. Ils avaient une sorte de relation avec moi», dit celui qui est aujourd’hui conseiller municipal à Rawdon. «Tu ne te rends pas à compte à quel point tu peux avoir influencé leur vie.»
En soirée, le 12 juin, il a d’ailleurs retrouvé son co-animateur Jean Brassard pour commenter les matchs de lutte au programme du festival. «Ça faisait plusieurs années que je l’avais vu. Ça été ben l’fun!»
On lui avait demandé s’il était prêt à remonter sur le ring pour le festival, mais il a décliné l’invitation. «Je suis encore en forme, mais ça ne me tentait pas de remettre les bottines», dit celui qui s’entraîne cinq à six jours par semaine dans sa salle d’entraînement ornée de souvenirs de lutte.
Même s’il accepte à l’occasion ce genre d’invitation, Raymond Rougeau n’est pas nostalgique de son passé. Il pilote son hydravion, chasse, pêche, en plus de faire de la politique municipale.
«Depuis novembre 2002 je n'ai fait que de changer d'arène. J'ai quitté l'arène de lutte pour l'arène politique. Avant je luttais devant des spectateurs, aujourd'hui je lutte pour les citoyens de Rawdon!» conclut-il.